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Féminins PluriElles

Atelier 2 : Les mots/maux du corps



Tous les mois, un petit groupe de 5 à 6 femmes se réunit dans mon local de Boulogne-Billancourt pour un atelier Féminins PluriElles. Il fait froid, j’ai tiré les rideaux pour créer plus d’intimité. J’ai disposé sur la table thé, café et gâteaux pour tenir la soirée qui sera longue. La bouilloire glougloute, rassurante. Elles arrivent doucement, l’une après l’autre, chargées des préoccupations de la journée. J’en connais certaines, d’autres pas. Elles ont toutes à peu près le même âge. Je ne sais pas pourquoi, je sens d’emblée une osmose. On ne peut jamais prédire comment fonctionnera un groupe. C’est juste une question d’alchimie groupale.





Pourquoi Plurielles ?

PluriElles parce que les femmes sont plurielles tout simplement. PluriElles parce que les techniques utilisées lors des ateliers sont multiples : écriture, collage, dessin, photographie, photothérapie, photographie thérapeutique, mais aussi modelage, art textile… PluriElles parce que les approches et les thématiques sont variées.

L’objectif de cette série d’ateliers est de créer un espace intime et convivial où se retrouvent mensuellement des femmes désireuses d’échanger, de partager et de créer en toute liberté. Créer, vibrer, ressentir, s’interroger.

Au cours de ce deuxième atelier chaque participante a d’abord écrit une lettre de gratitude à son corps pour le remercier, faire son éloge, bref le bichonner avec des mots. Ce furent, comme à chaque fois, des moments d’intenses émotions faisant ressurgir des blessures intimes, des confidences murmurées et des secrets inavoués jusqu’à lors.

Que dire à ce corps que nous ignorons, maltraitons parfois et dont nous nous sentons dissociés ? Et pourtant, il faut bien le reconnaitre, il est là et crie sa présence même si nous faisons semblant de ne pas l’entendre et de le tenir en respect. Les mots réparateurs et les larmes salvatrices ont jailli. Les mots/maux en échos. Chacune s’est reconnue en l’autre et l’alliance du groupe s’est renforcé.



Ensuite, chacune a repris contact avec la vision intérieure de son corps puis l’a projeté, les yeux fermés sur une feuille. Les rires ont succédé aux larmes face à la découverte de cette nouvelle silhouette drôle et surréaliste qu’il a fallu habillé de mots, textures, couleurs. Elles sont concentrées sur ce corps à qui elles donnent véritablement corps. Je ne les entends plus. Trois heures se sont écoulées remplies de vie.

De loin, elles regardent leur collage, elles regardent ce corps qui n’appartient qu’à elle et qu'elles se réapproprient.

Elles se regardent.



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