Depuis plusieurs mois, tous les lundis, j’ai rendez-vous avec Lilyane pour un atelier d’écriture très spécial , puisqu’il s’agit de ma maman. J’ai, dans un précédent blog , évoqué cette expérience riche et forte https://www.ecrireaparis.com/blog/je-reviendrai-lundi. Durant, ces quelques heures qui constituent pour nous deux comme une bulle hors du temps, Lilyane relate ses souvenirs à partir de ses photos de famille. Avec son aimable autorisation, j’ai reproduit certains de ses textes.
Elle nous parle de son enfance, de son grand-père, de la guerre mais aussi de ses amours de jeunesse.
26 novembre 2018
Août 1957
Rêveuse sur cette photo. A la terrasse d’un café. Vacances à Nice ; un genre de voyage organisé. Honnêtement, je ne me souviens plus très bien de quelle façon. Peu importe. Il devait bien y avoir quelqu’un en face de moi. J’avais fait la connaissance d’une grande bringue assez nunuche. Mais enfin, c’était une compagne de ballade et de plage. Elle était si grande, au moins 1m80 et moi dont on connait le gabarit, je faisais piètre figure à ses côtés.
Ce jour de vacances, me promenant sur les trottoirs de Nice, je tombe nez à nez avec un garçon, Aymé Banni (ça ne s'invente pas), que j’avais connu à 18 ans et dont j’avais été très amoureuse. Je l’avais rencontré lors d’un bal à Ottange chez « Bolis ». Hélas, il dansait avec toutes les filles et ne me regardait pas. J’avais l’impression que je n’étais pas assez intéressante pour lui. Mes souvenirs me font défaut, mais je sais que nous avions un rendez-vous auquel il n’est jamais venu. J’en ai éprouvé une grande déception et un chagrin. Mais j’ai connu par la suite le motif de son comportement.
Le jour est venu où j’ai pu me venger.
Sur les trottoirs de Nice, je le rencontre par hasard. On se retrouve face à face. Quelle grande surprise de se revoir là, à 700km de chez nous ! Le hasard fait quelques fois bien les choses, car ma vengeance, je l’ai eue ! Le premier moment de surprise passé, nous échangeons quelques banalités et civilités. Lui, me propose un rendez-vous. Et bien, je n’y suis jamais allée !
Je tenais enfin ma vengeance.
Comments